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05/03/2005: "Plaisir coupable"

« Jure-moi de continuer à tourner le dos au monde de ceux qui attendent patiemment que la mort les éclaire. »

J'ai passé un moment agréable à regarder le film Ma mère au cinéma ce soir. Ma mère est une incursion dans le monde de la perversion et de l'amour entre une mère et son fils. Le film est rafraîchissant, les personnages me semblent authentiques et ils ne cherchent pas à s'expliquer ou à se rationaliser. Le fils épouse la perversion de sa mère qui la lui fait découvrir tout au long du film afin qu'ils se rejoignent dans une scène finale où le spectateur est précipité dans le néant. Un moment, l'acte incestueux est interrompu par le suicide de la mère. Le moment d'après, au funéarium, le fils recherche son plaisir interrompu devant le corps de sa mère et hurle "Maman, je ne veux pas mourir!"

Ma mère se termine sur cette scène où le son est coupé, laissant défiler le générique en silence. Le départ précipité de l'audience et les commentaires dépréciateurs sur l'état du cinéma français me font deviner leur sentiments! Je souriais en sortant de la salle - au regard ébahi d'une fille, le visage écoeuré.

« J’aimerais bien qu’on se dise, en sortant du film, que ces personnages ne sont ni plus monstrueux, ni plus pervers que nous, simplement plus libres, plus pleinement vivants, qu’ils ont réussi alors que nous sommes toujours prisonniers de notre raison. » (Christophe Honoré, réalisateur)